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Le Graffiti

Chacun de ces styles offre une approche unique et créative pour exprimer des messages, des signatures et des formes artistiques à travers les lettres. Chaque style possède ses propres caractéristiques esthétiques et techniques, reflétant la diversité et la richesse de la culture du graffiti.

Il est intéressant de noter que contrairement à ce que l’on pourrait penser, le graffiti moderne ne trouve pas ses origines à New York, mais à Philadelphie. Son évolution en tant qu’expression artistique a débuté dans les années 1960, et cela a commencé comme un acte d’amour.

L’histoire raconte que Cornbread, cherchant à attirer l’attention d’une jeune femme, a inondé la ville de sa propre signature. Sa démarche a été remarquée par la presse locale, qui loin de le condamner, lui a lancé des défis audacieux : apposer son nom dans les endroits les plus impossibles qui soient. Cette période de médiatisation a été l’un des fondements du street art, et Cornbread s’est rapidement pris au jeu. Il a poussé son art jusqu’à taguer le jet privé des Jackson 5. Cette médiatisation a inspiré de nombreux autres graffeurs à Philadelphie et a contribué à populariser cette méthode artistique, qui prône autant la transgression que l’expression créative.

Ainsi, l’histoire du graffiti moderne est marquée par ses origines inattendues, avec Cornbread à l’avant-garde, transformant un geste d’amour en un mouvement artistique audacieux qui allait devenir une part importante de la culture urbaine contemporaine.

LE TAG

Le tag est une technique du graffiti que tout le monde connaît, souvent associée à des actes de vandalisme. Cependant, c’est précisément le tag, ou « handstyle », qui a donné naissance au fameux mouvement du graffiti à New York, avant de se propager à travers le monde.

Le tag représente en réalité la signature d’un graffeur. C’est sa manière de se faire reconnaître en écrivant son nom à l’aide d’une bombe aérosol, de marqueurs ou même d’autocollants (stickers). Généralement, le tag est élaboré avec une grande attention à la calligraphie. Cette écriture est souvent inspirée des typographies chinoises ou japonaises, donnant une esthétique distinctive.

Les tags pouvaient être utilisés de manière indépendante ou comme signature accompagnant un graffiti, similaire à un peintre apposant sa signature sur sa toile. En général, chaque graffeur passe par cette technique avant d’explorer d’autres styles. Certains tags sont si élaborés qu’ils nécessitent d’être décodés, et seuls les initiés dans ce domaine sont capables de les interpréter.

LE BLOCK LETTER

Le block letter est une forme d’art urbain caractérisée par d’énormes lettres, souvent de plusieurs mètres de hauteur. Habituellement créé le long des voies ferrées, sur les murs d’autoroutes ou sur des bâtiments abandonnés, il demande plus de temps pour être réalisé. Certains artistes vont même jusqu’à appliquer des block letters sur des wagons entiers (whole car), voire sur des trains entiers (whole train).

Les lettres du block letter sont conçues de manière à être simples et facilement lisibles de loin. Elles sont généralement peintes en deux couleurs, utilisant soit de la peinture acrylique et des rouleaux, soit exclusivement des aérosols. L’objectif principal du block letter est de créer des œuvres imposantes qui attirent immédiatement l’attention en raison de leur taille impressionnante.

Le style “Bubble”

Le style Bubble, également connu sous le nom de « flop », est en effet un style de graffiti qui se situe entre le tag et la pièce, deux autres styles que nous aborderons ultérieurement. Il se caractérise par un lettrage en forme de bulles, d’où son nom, qui évoque l’apparence de bulles de savon. Ce style de graffiti est généralement conçu rapidement, en quelques minutes, car l’objectif principal était d’éviter d’être repéré par les autorités. Les graffeurs qui pratiquent le Bubble utilisent souvent deux couleurs : une pour le contour, qui est généralement la plus sombre, et une autre plus claire pour le remplissage. Cette technique leur permet de créer un contraste marqué pour rendre leurs dessins les plus visibles possible.

Le flop, en particulier, est le style de graffiti qui se rapproche le plus du tag, qui ressemble davantage à une signature personnelle qu’à une œuvre d’art élaborée. L’objectif principal reste de se faire connaître, mais en utilisant un style plus impressionnant. Les dessins en style flop sont généralement plus grands et plus voyants que les tags . C’est un style souvent pratiqué par les graffeurs débutants pour développer leur technique et gagner en notoriété dans la scène graffiti.

Il est important de noter que le graffiti est une forme d’art urbain diversifiée, avec de nombreux styles et techniques différents, chacun ayant ses propres caractéristiques et objectifs. Le Bubble et le flop en sont deux exemples, mais il en existe de nombreux autres, chacun reflétant la créativité et l’expression artistique des graffeurs.

LE WILD STYLE

Le wild style, comme son nom l’indique, incarne véritablement son appellation de « style sauvage ». C’est une forme d’art urbain où la manipulation des lettres est poussée à l’extrême, au point que l’œuvre devient quasiment illisible pour un observateur non initié. Les lettres sont distordues, entremêlées et agrémentées d’éléments graphiques supplémentaires tels que des flèches, des étoiles ou des vagues.

L’ajout d’une « épaisseur » aux lettres, créant une impression de relief en 3D, confère de la personnalité à l’ensemble et améliore la lisibilité des caractères.

Le choix des couleurs joue également un rôle de premier plan dans ce style de graffiti, faisant de l’œuvre un ensemble visuellement esthétique et cohérent sur le plan graphique. Le wild style est une forme d’expression artistique où la créativité atteint son paroxysme, défiant les conventions de la typographie classique pour créer des compositions uniques et intrigantes

RESO

3D

Au cœur de l’art du graffiti réside une technique envoûtante : la 3D, où la magie se joue entre les dimensions. Imaginez un mur, toile immobile, qui s’anime soudainement de profondeur et de relief.

Tel un rêve éveillé, chaque lettre prend vie dans une danse d’ombres et de lumières, comme si elle s’échappait de sa prison bidimensionnelle. Les artistes, tels des enchanteurs, manient les perspectives avec subtilité, créant une symphonie visuelle où les angles deviennent des portails vers un univers illusionniste.Les couleurs se prêtent à cette chorégraphie artistique, se déployant en harmonies chatoyantes. Les teintes se mêlent et se fondent, jouant avec les dégradés pour sculpter le temps et l’espace. Le mur devient une toile tridimensionnelle où le passé, le présent et le futur fusionnent dans un ballet intemporel.

Ainsi, la technique 3D dans le graffiti transcende les limites du plan et élève les lettres vers de nouvelles dimensions, créant un lien fugace entre le palpable et l’imaginaire, entre le mur et le ciel étoilé.C’est une alchimie visuelle, une invitation à plonger au cœur d’une réalité transformée, où les frontières du possible se brouillent et où l’art devient une fenêtre ouverte vers l’infini.

ODEITH